Opinion AES , Centrales conventionnelles , Marché de l’énergie

Il est temps de tourner la page !

La plume politique 10/2017

29.09.2017

Dernièrement, les montagnes suisses ont connu des éboulements, des coulées de boue et un effondrement de glacier. Les images dramatiques qui nous sont parvenues nous rappellent les changements constants auxquels la nature est exposée.

Au vu de tels événements, il serait erroné de rester les bras croisés et d’attendre. A juste titre, les autorités compétentes remettent en question les hypothèses, planifications et mesures effectuées jusqu’à présent pour tenir compte au mieux des nouvelles réalités.

Les changements de notre environnement sont omniprésents. La production d’électricité n’est pas en reste : aujourd’hui, dans ce domaine, les prix ne se forment plus sur la base des coûts de revient, mais en fonction du marché. Comme pour les dangers naturels, il faut savoir remettre en question les héritages du passé. C’est particulièrement vrai en ce qui concerne la redevance hydraulique.

Le principe d’un plafond fixe pour la redevance hydraulique, en vigueur depuis cent ans, ne correspond plus à notre époque. Il contraste avec l’environnement de marché volatil actuel et avec le fait que la valeur de la ressource « eau » pour produire de l’électricité n’est plus définie  pour chaque centrale, sur nos rivières et dans les montagnes suisses, mais sur le marché européen de l’électricité. Il faut une nouvelle conception afin de réaligner la redevance hydraulique sur la réalité. Pour cela, il convient de procéder sans délai à une flexibilisation de la redevance. Celle-ci doit être abordée dans le cadre de la nouvelle réglementation qui est de toute façon nécessaire pour remplacer celle qui arrive à échéance à fin 2019.

Pourquoi renvoyer aux calendes grecques la correction incontournable du régime vétuste de la redevance hydraulique, comme le propose le Conseil fédéral, et la lier au débat hautement complexe sur la conception du marché ? Pire encore, pourquoi envisager une variante extrêmement bureaucratique et pratiquement inapplicable qui ne soulagerait que les « centrales en difficulté », ce qui mènerait à une société à deux vitesses et aborderait encore moins le problème principal ?

La stratégie est la même pour la redevance hydraulique que pour les dangers naturels : s’adapter à la nouvelle réalité. Il faut trouver de nouvelles voies. C’est pourquoi, dans le contexte actuel orienté vers le marché, il faut tourner la page et en finir avec le plafond fixe de la redevance hydraulique au profit d’une réglementation flexible. Et ce, dès maintenant !

Auteur
Dominique Martin

est responsable affaires publiques de l'AES.

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